dimanche 6 juin 2010

"Le réchauffement climatique" de Vincent COURTILLOT

Il est diplômé de l'École des Mines de Paris, de l'université de Stanford, et de celles de Paris 6 et Paris 7. Docteur ès sciences, Vincent Courtillot est professeur de géophysique à l’université Paris-Diderot. Il est également titulaire de la chaire de paléomagnétisme et géodynamique de l’Institut universitaire de France et directeur de l’Institut de physique du globe de Paris. Il a enseigné à Stanford, à l’université de Californie à Santa Barbara et au Caltech.




Le changement climatique “agrandit les îles”

  • Le Réchauffement Climatique n'a pas submergé les îles"
  • Certaines îles ont rétréci
  • La plupart sont restés stables ou se sont agrandies

une île de l'archipel du Tuvalu

Plusieurs îles du Pacifique que l'on croyait perdues face à la montée du niveau de la mer causée par le changement climatique se sont en fait agrandies, selon les scientifiques.

Une étude publiée dans New Scientist cette semaine a révélé que malgré les craintes de longue date de la disparition des îles de l'océan Pacifique dans les prochaines décennies en raison de la hausse du niveau de la mer dû au réchauffement climatique, ces îles ont réagi en fait face à la menace en s'agrandissant.

L'étude de 27 îles par l'Université d'Auckland et par la Commission des Géosciences du Pacifique Sud a constaté que sur les 60 dernières années, seulement quatre des 27 îles a rétréci, les autres ont été soit stables ou soit en croissance.

Sur la même période, le niveau de la mer a augmenté de 120 millimètres, soit 2 millimètres par an.

La raison réside dans la façon dont les îles ont été formées au fil du temps, selon l'étude, car celles-ci semblent réagir aux changements de conditions météorologiques.

L'érosion des coraux est le mécanisme de formation des îles du Pacifique et, comme le corail vivant fournit un approvisionnement continu en matériau, le vent et l'action des vagues permet une constante accumulation de débris sur les îles.

Les principaux événements météorologiques comme les cyclones ont renforcé les fondations des îles. Lorsque l'ouragan Bebe a balayé Tuvalu en 1972, les débris échoués sur l'île ont entraîné une augmentation de 10 pour cent de la taille de l'île principale.

Tuvalu est l'un des premiers groupes d'île dont on prédit la submersion par la montée des eaux causée par les changements climatiques avec une altitude de seulement 4,5 mètres.

Cependant l'étude a révélé que sept de ses îles se sont agrandies en moyenne de 3% depuis 1950.

Des résultats similaires ont été faits dans les environs de Kiribati, où trois des plus grandes îles habitées ont augmenté entre 10 et 30%.

Toutefois, l'étude prévient que la hausse du niveau des mers serait toujours une menace pour de nombreuses régions du monde, et que des facteurs tels que l'érosion ne pouvaient pas être écartée en tant que menace pour les îles.

Source, publication originale dans Global and Planetary Change


10% de CO2 en moins en 2010: les Anglais ont-ils réussi ?


Ce week-end, la fondation de Yann Arthus-Bertrand lance la version française de l'initiative mondiale 10:10. Objectif : que chacun réduise ses émissions de CO2 de 10% en un an. Réalisable ? En Grande-Bretagne en tout cas, après neuf mois d'opération, le bilan est difficile à tirer.

C’est dans l’immense ventre de la Tate Modern, un musée d’art moderne londonien, que la campagne avait été lancée, le 1er septembre 2010. Franny Armstrong, réalisatrice du film L’âge de la stupidité, appelait alors les entreprises, les collectivités locales et les citoyens britanniques à faire une cure d’amaigrissement carbone. L’engouement fut spectaculaire. En trois jours, 10 000 personnes ou institutions apposaient leur signature au bas d’une liste, s’engageant ici à éteindre ses lumières, là à moins prendre l’avion.

Neuf mois plus tard, qu’en reste-il ? Près de 80 000 individus, 2600 entreprises (dont Sony, Marks & Spencer, Microsoft ou Adidas), 3 000 écoles et universités et 1 500 conseils municipaux ont rejoint le train de 10:10. Le gouvernement fraîchement élu de David Cameron a même donné sa bénédiction et engagé tous les ministères à réduire leurs émissions de 10%. Mais les nuages de CO2 ont-ils vraiment régressé dans le ciel anglais ? Difficile à savoir.

Car si le site Internet fournit des conseils pour que chacun réduise son impact, les individus ne sont pas tenus au rapport. « Ce serait impossible d’aller vérifier les émissions de chacun, justifie Lizzie Gillett, de 10:10. Nous voulons simplement redonner aux gens le sentiment qu’ils peuvent changer les choses. »

Premier engagement chiffré pour les entreprises

Pour les entreprises ou les communautés locales, c’est un peu différent. Celles-ci doivent faire leur bilan (électricité, gaz, transport) à un an d’intervalle. Qu’en pensent les intéressés ? Les conseils municipaux sont déjà tenus à des objectifs de réduction et doivent rendre des comptes au gouvernement. « La campagne nous permet de réunir toutes nos initiatives et de mieux communiquer, souligne néanmoins Simon Chubb, responsable du programme Ville durable de Cambridge. Mais c’est vrai que nous aurions sans doute mené nos initiatives de toute façon. »

Les entreprises, elles, ont souvent pris à l’occasion de la campagne leur premier engagement chiffré. Problème : le bilan se fera sur la base de l’auto-déclaration. Pour éviter tout « greenwashing », les équipes de 10:10 se réservent néanmoins le droit de réclamer à tout moment les preuves de l’effort. « Nous n’avons pas vraiment l’intention d’aller jusque-là. Mais c’est une sorte de garantie pour nous. », concède Lizzie Gillett.

Un chiffre sortira-t-il du chapeau ?

Sans véritable contrôle, difficile de brandir le chiffre de 10% de réduction fin 2010. Comment pourront-ils mesurer la réussite ? « En général, le succès d’une opération de ce genre ne se mesure qu’à long terme », avance simplement Lizzie Gillett. En attendant, 10:10 a décidé de s’exporter à travers le monde. En France, la campagne sera lancée le 5 juin sous l’égide de Yann Arthus-Bertrand. Elle devrait être en tout point similaire à sa grande sœur britannique. Même liberté pour les individus – « de toute façon, on ne va pas aller fliquer les gens chez eux », souligne Arnaud Blond de Good Planet. La fondation fondée par Yann Arthus-Bertrand espère néanmoins pouvoir s’appuyer à l’automne sur le calculateur carbone en cours d’élaboration à la Fédération Nicolas Hulot.

Du côté des entreprises, la démarche est elle aussi la même. Mais l’équipe française croit foncièrement à la bonne volonté des candidats. « Évidemment qu’il y aura des vilains petits canards dans la bande mais aujourd’hui les entreprises apparaissent étonnamment responsables. Elles demandent le détail précis de notre méthodologie et ne veulent pas s’engager sans être sûres d’y arriver ». Au rayon des politiques, Good Planet espère bien rallier « au moins une partie du gouvernement et de l’Assemblée. » Parviendront-ils à sortir un chiffre de leur chapeau une fois la campagne achevée ? « J’espère qu’à la fin de l’année, on pourra dire : ’’on a économisé tant de tonnes de carbone’’, avance Olivier Blond. Ce serait sympa. » Et rassurant. Ça voudrait dire que des chiffres se cachent derrière l’étendard « 10:10 ».


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